Premier exemple d'utilisation de Webpack

MoOx
MoOx 2015/07/21

Si vous êtes intéressé par les problématiques que peut résoudre Webpack, vous serez sûrement intéressé par cette petite configuration détaillée, qui vous permettra de faire vos premiers pas avec cet outil.

Nous allons mettre en place une configuration assez basique qui va permettre :

  • d'avoir une partie JavaScript pour votre application/site web,
  • de consommer vos CSS en tant que modules,
  • de consommer les assets de vos CSS en tant que module (images, fonts...),
  • d'avoir un fichier JS, un fichier CSS et vos assets à côté.

Note: si vous êtes sur une application JavaScript, vous ne serez pas obligé d'utiliser la partie pour l'extraction de la CSS en fichier. En effet, Webpack consomme tout ce qui est possible en JavaScript. Les styles peuvent être introduit via des balises <styles> dynamiquement (via le style-loader). L'extraction prend du sens si vous avez un rendu serveur et que vous souhaitez avoir des styles au plus tôt, via une CSS dediée.

La configuration de Webpack se fait via un fichier JavaScript. Par défaut, il doit être nommé webpack.config.js. Ne tournons pas autour du pot et voyons un fichier de configuration correspondant à ce que nous venons de décrire.

var path = require("path");
var webpack = require("webpack");
var ExtractTextPlugin = require("extract-text-webpack-plugin");

// on peut passer à notre commande de build l'option --production
// on récupère sa valeur ici en tant que booléen
var production = process.argv.indexOf("--production") > -1;

module.exports = {
  // nos points d'entrée, par clé
  // (on peut en définir plusieurs)
  entry: {
    index: ["./src/index.js"],
  },

  // description de nos sorties
  output: {
    // ./dist
    path: path.join(__dirname, "dist"),
    // nous aurons (vu notre point d'entrée)
    // - dist/index.js
    filename: "[name].js",
    // notre base url
    publicPath: "/",
  },

  resolve: {
    // ici, on peut ajouter nos extensions à résoudre lors d'un require()
    // on va rester simple en n'autorisant rien, ou .js(on) (comme en nodejs et
    // browserify)
    extensions: ["", ".js", ".json"],
  },

  module: {
    // liste de nos loaders
    // ! \\ à noter que les loaders sont exécutés en ordre inverse
    // les premiers en dernier, en utilisant la sortie du suivant
    loaders: [
      {
        // pour tous les fichiers qui finissent par .js
        test: /\.js$/,
        // ... en prenant bien soin d'exclure les node_modules
        exclude: /node_modules/,

        // on ajoute les loaders babel et eslint
        // à vous de voir ce que vous aurez besoin
        // ("rien" est une option tout à fait valable si vous codez en ES5
        // sans linter)
        loaders: ["babel", "eslint"],

        // à noter que l'on peut définir les loaders de cette façon
        // loader: "babel!eslint",

        // à noter aussi, Webpack va tenter de loader des modules ayant dans
        // leur nom "-loader". Si ce n'était pas le cas, ou que votre loader
        // ne comporte pas -loader, vous pouvez spécifier le nom entier :
        // loader: "babel-loader!eslint-loader",
      },
      // à l'inverse de node et browserify, Webpack ne gère pas les json
      // nativement, il faut donc un loader pour que cela soit transparent
      {
        test: /\.json$/,
        loaders: ["json"],
      },
      {
        // pour nos CSS, on va utiliser un plugin un peu particulier
        // qui va nous permettre de require() nos CSS comme un module
        // mais qui va tout de même permettre de sortir tout cela dans un seul
        // fichier .css pour la production
        // (selon un paramètre qu'on définira ci-dessous)
        test: /\.css$/,
        // cette méthode possède 2 paramètres :
        // + loaders à utiliser si ce module est désactivé
        // + loaders à utiliser dans tous les cas en amont
        loader: ExtractTextPlugin.extract(
          // si on extract pas, on utilisera le loader suivant
          // (ce module chargera les styles dans des tags <style>, suffisant
          // en mode dév)
          // en production vous devrez vous charger d'utiliser un
          // <link rel="stylesheet" ...
          "style",
          // dans tous les cas, on utilisera cssnext ainsi que le loader CSS
          // de base (celui-ci permet de gérer les ressources dans le CSS
          // en temps que modules: images, font etc)
          "css!cssnext",
        ),
        // Si vous n'avez pas besoin d'avoir une CSS à part, vous pouvez
        // simplement supprimer la partie "loader" ci-dessus et utiliser plutôt
        // loaders: [
        //  "style",
        //  "css",
        //  "cssnext",
        // ],
        // À noter que dans ce cas, il vous faudra supprimer le plugin
        // ExtractTextPlugin dans la liste plus bas
      },
      // pour la suite, on va rester simple :
      // un require() en utilisant le file-loader retournera une string avec
      // le nom du fichier et (le plus important) copiera le fichier suivant
      // le paramètre "name" dans l'output.path que nous avons défini tout
      // au début de notre configuration.
      // Notez qu'il dégagera la partie context du nom lors du retour en string
      // et la remplacera par le l'output.path défini pour la copie.
      {
        // on chargera tous les formats d'images qui nous intéressent en tant
        // que fichiers.
        test: /\.(ico|jpe?g|png|gif)$/,
        loaders: [
          "file?name=[path][name].[ext]&context=./src",
          // Vous remarquerez ici la méthode utilisée pour définir
          // des options pour les loaders. Il en existe d'autres avec les
          // versions les plus récentes en utilisant la clé "query"
        ],
      },
      {
        // idem pour les fonts
        test: /\.(woff|ttf|otf|eot\?#.+|svg#.+)$/,
        loaders: ["file?name=[path][name].[ext]&context=./src"],
      },
      {
        // ici on se permet de loader des fichiers html et txt tels quels
        test: /\.(html|txt)$/,
        loaders: ["file?name=[path][name].[ext]&context=./src"],
      },
    ],
  },

  // en plus des loaders, qui premettent eux de modifier et/ou d'exploiter le
  // contenu des modules, nous avons des plugins, plus globaux au processus
  plugins: [
    // une partie importante dans notre cas : on active l'extraction CSS (en
    // production seulement)
    new ExtractTextPlugin("[name].css", { disable: !production }),

    // ce plugin permet de transformer les clés passés en dur dans les
    // modules ainsi vous pourrez faire dans votre code js
    // if (__PROD__) { ... }
    new webpack.DefinePlugin({
      __PROD__: production,
    }),
  ]
    // en production, on peut rajouter des plugins pour optimiser
    .concat(
      production
        ? [
            // ici on rajoute uglify.js pour compresser nos sorties
            // (vous remarquerez que certain plugins sont directement livrés dans
            // le package webpack).
            new webpack.optimize.UglifyJsPlugin({
              compress: {
                warnings: false,
              },
            }),
          ]
        : [],
    ),

  // certains modules permettent de définir des options en dehors de la
  // définition des loaders
  cssnext: {
    sourcemap: !production,
    compress: production,
  },
};

Ce fichier est à peu près ce que nous utilisons pour notre site à l'heure où est écrit cet article.

Une fois Webpack mis en place, vous aurez bien moins l'impression de bricoler surtout quand il s'agit de consommer des assets de modules tiers (par exemple Font Awesome).

Sachez que vous pouvez très facilement écrire vos propres loaders pour wrapper l'utilisation d'un outil qui n'aurait pas encore de loader. Exemple du loader cssnext.

Utilisation

Il y a plusieurs façon d'utiliser maintenant notre configuration, la plus simple étant surement via CLI :

$ npm install webpack
$ webpack

Cela devrait suffire à s'occuper de notre configuration. Cette commande comporte bien entendu tout un tas d'options qui correspondent souvent à ce que nous avons défini juste avant. Cela étant dit, il parait plus maintenable de gérer une fichier plutôt qu'une ligne de commande de 3 km.

Vous devriez avoir ainsi tout le résultat dans dist/.

Note: Si vous rencontrez des erreurs du type Error: Cannot resolve module 'file', c'est tout simplement que vous n'avez pas installé les loaders nécessaire. En l'occurence il faudrait installer le file-loader.

Pour avoir tous les loaders nécessaires comme dans l'exemple ci-dessus:

$ npm i -D babel-loader eslint-loader babel-eslint
$ npm i -D json-loader
$ npm i -D style-loader css-loader cssnext-loader
$ npm i -D file-loader

Note à propos de babel et eslint: pour le moment, il vous faudra spécifier dans votre configuration eslint: parser: babel-eslint.

Il y a tout un tas de façon d'utiliser Webpack via une tripotée de plugins (Gulp, Grunt, etc.) mais nous allons voir justement ici comment ne pas avoir recours à ces solutions, ce qui nous permettra ainsi de s'alléger.

Utilisation en développment

Webpack CLI possède une option --watch qui va surveiller les sources et mettre à jour tout le nécessaire à la moindre modification. À la différence de browserify, cette fonctionnalité est dans le core et très bien intégré. De plus, le cache de Webpack est plutôt bien foutu. La première compilation peut paraître un peu lente, mais la suite est vraiment au top.

$ webpack --watch -d

L'option -d permet d'activer les source maps.

À côté de ces options, Webpack va plus loin.

En développement, nous avons besoin de servir toutes les ressources que notre processus va gérer. Plutôt que d'utiliser le système de fichier classique, abusé par Grunt et tout de même utilisé par Gulp & co, Webpack fournit un webpack-dev-server.

Ce petit serveur local permettra de servir tout ce dont nous avons besoin (nos JS, CSS, images, etc.) sans avoir recours au système de fichiers.

Comme pour la commande webpack, le serveur de développement propose aussi une CLI basée sur l'option --watch mais sans l'inconvénient de l'écriture sur disque :

$ webpack-dev-server --content-base dist/

Source: http://webpack.github.io/docs/webpack-dev-server.html

Une fois que votre serveur est démarré, pourrez tester que votre point d'entrée marche avec http://localhost:8080/index.js.

Il existe bien entendu une API, que nous utilisons à l'heure actuelle sur notre site, afin d'ajuster notre configuration Webpack en développement, pour d'ajouter des fonctionnalités comme le "hot loading".

Vous avez à votre disposition notre script dev-server (écrit en ES6/7), ainsi que son utilisation dans notre build.

Note : pour avoir une éventuelle version plus à jour, regardez l'historique de ces fichiers au cas où nous ayons poussé des ajustements (ou remplacer le hash par "master" dans l'url et priez).

Hot (re)loading

Ce serveur possède bien entendu des fonctionnalités similaires au classique "livereload", appelé hot mode (ou hot loading).

Tout comme pour le livereload, il faut intégrer dans sa page un script particulier. Il y a plusieurs façons de faire :

  • intégrer http://localhost:8080/webpack-dev-server.js via un tag script
  • ajouter webpack/hot/dev-server dans les tableaux des points d'entrées

Source: http://webpack.github.io/docs/webpack-dev-server.html#hot-mode

Notre script dev-server référencé juste avant s'occupe d'ajouter la ressource automatiquement en mode dev.

À la différence d'un simple livereload, ce hot loading permet des choses qu'on aurait jusqu'alors pas vraiment imaginées, comme du hot reload de JavaScript de composant React (sans rafraichissment complet de page, donc sans perte d'état).

Vous êtes invité à regarder la vidéo que vous trouverez sur la page du react-hot-loader.

Nous n'irons pas plus loin sur ce hot mode, car il nécessiterait un articlé dédié (non pas que ce soit compliqué mais plus parce que c'est un sujet à part).

Utilisation en production

$ webpack --production

Notre configuration détecte l'option --production et ajuste déjà en conséquence. Il faut éventuellement utiliser la variable prévue pour ajuster vos loaders s'il propose des options d'optimisation.

Maintenant, il n'y aura plus qu'à voir tout le résultat dans dist/.


Nous avons vu ici un exemple assez simple qui peut être utilisé pour un site web ou une appplication simple.

Une question se pose alors :

À la vue de ce que peut gérer Webpack et ses loaders, est-il pertinent de continuer à utiliser des task runners pour nos assets et compagnie ?

La réponse est non. 😱

Vous verrez assez rapidement que vous devriez pourvoir tout jeter à la poubelle. Sans trop de regrets, puisque Webpack va vous permettre de consommer tout ce que nous avions l'habitude de bricoler / copier / ajuster...

Nous l'avons fait pour notre site, pourquoi pas vous ?

Et notre interface n'as pas changé d'un poil puisque nous utilisons toujours les mêmes commandes via les npm scripts:

  • npm start pour dév
  • npm run build --production avant de déployer en production.

Il existe encore beaucoup de leviers à toucher dans le cas d'applications full JavaScript afin d'améliorer bien des points.

Vous trouverez facilement tout un tas de boilerplates Webpack avec des améliorations diverses et variées selon vos besoins.

Soyez curieux !

Vous avez aimé cet article?
Le partager sur Twitter
← Articles
Ne rien rater
Sur les réseaux
Twitter
Facebook
Facebook
Apple Podcast
Soundcloud
Sur le chat
Discord